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Beberibe : Plages vierges et falaises colorées

Beberibe : Plages vierges et falaises colorées

Il y a trois semaines, mon feed Instagram a été envahi par les stories de ma copine Camille depuis le Ceará. Entre deux selfies devant des falaises multicolores et des vidéos de buggy dans le sable, elle a posté un message qui m’a fait tiquer : « Pourquoi personne ne m’a dit que Beberibe existait ?? »

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Franchement, moi non plus je ne connaissais pas. Alors quand elle m’a appelé le soir même, complètement survoltée, pour me raconter sa découverte, j’ai d’abord pensé qu’elle exagérait encore. Camille a cette fâcheuse tendance à transformer chaque weekend à Deauville en « voyage de sa vie ». Mais là, quelque chose dans sa voix…

« Pierre, sérieusement, tu DOIS y aller. C’est comme si quelqu’un avait mélangé les Étretat avec les Maldives, mais sans les touristes français qui râlent. »

Deux jours plus tard, j’étais dans l’avion pour Fortaleza. Impulsif ? Peut-être. Mais parfois les meilleures décisions se prennent comme ça, sur un coup de tête, quand votre routine parisienne vous sort par les yeux et qu’une amie vous montre des photos de falaises roses à l’autre bout du monde.

La première vision de Beberibe depuis la route côtière m’a littéralement coupé le souffle. Imaginez des falaises sculptées dans de l’argile colorée – rouge, jaune, blanc, rose – qui plongent directement dans une mer turquoise. Le GPS de ma voiture de location (une Fiat Mobi qui avait connu des jours meilleurs) m’indiquait encore 15 kilomètres, mais j’ai dû m’arrêter sur le bas-côté. Pas pour prendre une photo – mon téléphone était déjà à 23% de batterie – mais juste pour réaliser que j’étais vraiment là.

Ce que je vais vous raconter, c’est mon Beberibe. Pas celui des brochures touristiques avec leurs superlatifs à deux balles, mais celui que j’ai vécu pendant une semaine en mars 2025, avec mes erreurs, mes découvertes fortuites, et cette sensation bizarre d’être tombé sur un secret que tout le monde devrait connaître mais que personne ne connaît vraiment.

Les Falaises de Morro Branco – Entre Émerveillement et Réalité Touristique

Le lendemain matin, réveil à 6h30. Pas par choix, mais parce que mon voisin de pousada avait apparemment décidé que 6h30 était l’heure idéale pour passer des appels vidéo avec sa famille. Bref. Autant en profiter pour voir les fameuses falaises de Morro Branco au lever du soleil, me suis-je dit.

Première leçon : les buggys commencent à tourner dès 7h du matin. J’ai naïvement pensé que j’aurais les falaises pour moi tout seul. Erreur. À 7h15, j’étais déjà le quatrième client de João, un guide local qui pilotait son buggy comme s’il participait au Dakar. « Tranquilo, meu amigo ! » qu’il me criait par-dessus le bruit du moteur, pendant que je m’accrochais à tout ce qui pouvait ressembler à une poignée.

Les premières vingt minutes ont été… comment dire… éprouvantes. João foncait dans les dunes à une vitesse qui défie les lois de la physique, s’arrêtait pile devant une falaise, me montrait les couleurs pendant exactement 3 minutes et 30 secondes (j’ai chronométré), puis repartait vers le spot suivant. J’ai failli abandonner quand il m’a proposé de « faire de la luge sur les dunes » – comprendre : se jeter tête la première sur une planche en contreplaqué depuis une pente à 45 degrés.

Mais attendez, maintenant je me souviens… en fait le meilleur moment c’était quand João a reçu un appel et qu’on s’est arrêtés près de la Praia das Fontes. Pendant qu’il négociait je-ne-sais-quoi en portugais avec sa femme, j’ai pu enfin observer ces falaises colorées sans avoir l’impression d’être dans un manège.

Les couleurs, c’est vrai, sont spectaculaires. Mais ce qui m’a vraiment marqué, c’est la texture. Ces falaises, c’est de l’argile pure, sculptée par des millénaires d’érosion. Quand le soleil tape dessus vers 8h du matin, ça donne des nuances que je n’avais jamais vues ailleurs. Du rouge brique au jaune paille, en passant par des roses poudrés qui feraient pâlir d’envie les influenceuses beauté.

Conseil pratique que personne ne vous donnera : négociez TOUJOURS le prix du buggy, et surtout, demandez à faire des arrêts plus longs. Le tarif standard qu’on m’a annoncé était de 200 reais pour 2h. J’ai fini par payer 150 reais pour 3h, avec des pauses photo décentes. La clé ? Dire que vous n’êtes pas pressé et que vous préférez « profiter tranquillement ». Les guides locaux respectent ça.

Autre truc que j’ai appris à mes dépens : emportez TOUJOURS une casquette et des lunettes de soleil. Sur ces falaises, la réverbération est terrible. J’ai passé l’après-midi avec les yeux qui pleuraient et un début de coup de soleil sur le crâne. Pas glamour.

Beberibe : Plages vierges et falaises colorées
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Le plus frustrant ? Pendant que j’écris ces lignes, je vois sur Instagram que Morro Branco commence à être envahi par les influenceurs brésiliens. Les spots photos « secrets » que João m’avait montrés sont maintenant tagués sur tous les réseaux sociaux. C’est le paradoxe du voyage moderne : on veut partager nos découvertes, mais on contribue aussi à leur perte d’authenticité.

Une dernière chose sur Morro Branco : les fameux « sables colorés » qu’on vous vend dans des petites bouteilles ? C’est joli, mais c’est aussi de l’arnaque écologique. Ces sables proviennent directement de l’érosion des falaises. Les acheter, c’est encourager leur destruction. João me l’a expliqué dans un mélange de portugais et d’anglais approximatif : « Turista compra, falaise morre. » Simple et efficace.

Praia das Fontes – Quand la Nature Reprend Ses Droits

Après trois heures de buggy, j’avoue que j’étais lessivé. Les vibrations, le soleil, le bruit du moteur… J’avais l’impression d’avoir passé la matinée dans un mixer. Heureusement, João avait gardé le meilleur pour la fin : Praia das Fontes, littéralement « la plage des sources ».

Le nom n’est pas usurpé. Cette plage, c’est un phénomène géologique assez dingue : des sources d’eau douce qui jaillissent directement des rochers et se mélangent à l’eau de mer. Le contraste de température est saisissant. D’un côté, l’océan Atlantique à 26°C, de l’autre, ces petites cascades d’eau douce à peine tiède qui dévalent les falaises.

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J’ai rapidement compris pourquoi João m’avait amené ici en fin de parcours. C’est THE spot pour se rafraîchir après une matinée dans les dunes. Mais ce qui m’a vraiment marqué, c’est le moment où j’ai décidé de m’éloigner du groupe de touristes qui venait d’arriver.

Vous savez, parfois on a besoin de solitude pour vraiment apprécier un endroit. Je me suis installé sur un rocher, à l’écart, et j’ai juste observé. Les crabes violets qui couraient entre les algues, les oiseaux marins qui plongeaient pour pêcher, le bruit hypnotique de l’eau qui cascade sur les pierres…

C’est là que j’ai remarqué quelque chose d’inquiétant. Comparé aux photos que j’avais vues sur internet (datant de 2022-2023), le débit des sources avait visiblement diminué. Les petites cascades que je voyais sur les anciennes photos n’étaient plus que des filets d’eau. Changement climatique ? Surexploitation des nappes phréatiques ? Difficile à dire, mais c’était visible.

Un local, Seu Antônio (la soixantaine, pêcheur depuis toujours), m’a confirmé mes soupçons. Dans son portugais mélangé de quelques mots d’anglais, il m’a expliqué que les sources étaient « moins fortes qu’avant ». « Muita gente, pouca água », m’a-t-il dit en désignant les groupes de touristes. Beaucoup de gens, peu d’eau.

Astuce économique que j’aurais aimé connaître plus tôt : au lieu de payer les excursions organisées depuis Fortaleza (qui coûtent entre 80 et 120 reais par personne), vous pouvez prendre un bus local jusqu’à Beberibe (15 reais) et négocier directement avec les guides sur place. Vous économiserez au moins 50% et vous aurez une expérience plus authentique.

Le problème de batterie de téléphone ? Résolu de manière inattendue. Seu Antônio avait un petit panneau solaire portable qu’il utilisait pour recharger sa radio. Moyennant 10 reais et une bière partagée, j’ai pu récupérer 40% de batterie en une heure. Parfois, les meilleures solutions sont les plus simples.

D’ailleurs, petit conseil tech : l’application météo de votre téléphone ment complètement pour cette région. Elle m’annonçait « partiellement nuageux » alors qu’il faisait un soleil de plomb depuis 8h du matin. Fiez-vous plutôt aux locaux et à votre propre observation du ciel.

Canoa Quebrada – Le Contraste Nécessaire

Bon alors, j’ai décidé de lever le pied. Après deux jours à courir partout pour voir un maximum de choses, j’ai réalisé que j’étais en train de reproduire mes travers parisiens : toujours pressé, toujours dans l’optimisation. Alors j’ai pris ma voiture de location (qui commençait sérieusement à faire des bruits bizarres) et j’ai roulé jusqu’à Canoa Quebrada, à une heure de route vers le sud.

Canoa, c’est l’anti-Beberibe. Si Beberibe c’est la découverte authentique, Canoa c’est la station balnéaire assumée. Pas forcément en mal, d’ailleurs. Parfois on a besoin de ce contraste pour mieux apprécier ce qu’on vient de quitter.

Beberibe : Plages vierges et falaises colorées
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La plage principale de Canoa est magnifique, je ne vais pas mentir. Quinze kilomètres de sable fin, des dunes à perte de vue, et cette fameuse falaise rouge avec le symbole de la lune et de l’étoile (emblème du village). Mais c’est aussi beaucoup plus touristique, beaucoup plus cher, et franchement, beaucoup plus bruyant.

J’ai déjeuné dans un restaurant en bord de plage, le « Lua & Estrela » (original, n’est-ce pas ?). Le serveur, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui parlait un français approximatif, m’a d’abord annoncé que la moqueca de peixe coûtait 45 reais. Quand j’ai fait mine de partir, le prix est mystérieusement descendu à 35 reais. Quand j’ai dit que j’avais payé 25 reais pour le même plat à Beberibe, on est arrivés à un compromis à 30 reais.

Je ne dis pas ça pour critiquer – c’est le jeu du tourisme – mais pour vous préparer à négocier. Les prix affichés à Canoa sont souvent gonflés de 20 à 30% par rapport à la réalité.

L’expérience la plus mémorable ? J’ai fini par dormir dans un hamac sur la plage. Pas par choix romantique, mais parce que ma pousada avait « oublié » ma réservation et que tout était complet un samedi soir. Un vendeur de caipirinhas, voyant ma détresse, m’a proposé son hamac pour 20 reais la nuit. « É seguro, meu amigo, eu fico aqui também. »

Réveil à 5h30 avec les premiers rayons du soleil, le bruit des vagues, et une courbature dans le dos qui m’a accompagné pendant trois jours. Mais aussi cette sensation incroyable d’avoir vécu quelque chose d’unique. Combien de Parisiens peuvent dire qu’ils ont dormi dans un hamac sur une plage brésilienne ?

Ce que j’ai compris le lendemain matin, en buvant mon café face à l’océan, c’est que Canoa avait sa propre magie. Moins sauvage que Beberibe, certes, mais avec cette énergie particulière des lieux où les voyageurs se croisent et partagent leurs histoires.

Redonda et Diogo – Les Plages Secrètes (Pas Si Secrètes)

Découverte par hasard.

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En fait, je me suis perdu. Mon GPS (encore lui) m’indiquait une route qui n’existait plus, et je me suis retrouvé sur un chemin de terre qui serpentait entre les dunes. Au bout de vingt minutes à slalomer entre les nids-de-poule, j’ai débouché sur un panorama à couper le souffle : la Praia da Redonda.

Cette plage, c’est tout ce que j’imaginais du Brésil sauvage avant d’y aller. Une crique parfaitement circulaire (d’où le nom « Redonda »), protégée par des falaises de grès rouge, avec juste quelques paillotes en bois flotté et une poignée de pêcheurs qui réparaient leurs filets. L’eau était d’un bleu-vert translucide, avec cette clarté qu’on ne trouve que dans les endroits préservés du tourisme de masse. Le sable, fin comme de la poudre, était parsemé de coquillages que je n’avais jamais vus ailleurs – certains spiralés comme des escargots de mer, d’autres plats et nacrés qui renvoyaient la lumière du soleil. L’odeur était un mélange d’embruns salés, d’algues séchées et de cette fragrance particulière des fleurs tropicales que le vent portait depuis les dunes. Quand je fermais les yeux, j’entendais ce concert parfait : le clapotis régulier des vagues, le cri des mouettes, et au loin, le rire des enfants des pêcheurs qui jouaient dans les rochers.

Là, j’ai rencontré Dona Maria.

Soixante-dix ans, quatre dents, un sourire qui illuminait toute la plage. Elle vendait des pastéis de camarão (beignets de crevettes) depuis une glacière posée sur un tronc d’arbre. « Você é francês ? » qu’elle m’a demandé avant même que j’ouvre la bouche. Apparemment, on nous reconnaît à notre façon de marcher sur le sable. Allez savoir pourquoi.

Dona Maria m’a expliqué comment accéder à la Praia do Diogo, encore plus isolée. « Quinze minutos andando nas pedras, mas cuidado com a maré. » Quinze minutes de marche sur les rochers, mais attention à la marée.

Erreur de navigation GPS numéro deux : j’ai essayé de suivre les indications de mon téléphone au lieu d’écouter Dona Maria. Résultat : une heure de galère dans les rochers, des chaussures trempées, et l’impression d’être le touriste le plus stupide du Ceará. Heureusement, un groupe de surfeurs locaux m’a remis sur le bon chemin.

Beberibe : Plages vierges et falaises colorées
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La Praia do Diogo valait tous ces efforts. Imaginez une plage de 200 mètres de long, encadrée par des formations rocheuses sculptées par l’érosion, avec des piscines naturelles qui se forment à marée basse. C’est là que j’ai compris pourquoi certains endroits restent secrets : ils demandent un effort pour y accéder, et cet effort fait partie de l’expérience.

Information pratique cruciale : l’accès à ces plages n’est possible qu’à marée basse. Vérifiez les horaires avant de partir (l’application « Tábua de Marés » est fiable pour cette région). J’ai vu des touristes coincés sur les rochers parce qu’ils n’avaient pas anticipé la montée des eaux.

Coût caché à prévoir : le « péage » informel des locaux qui gardent votre voiture. À Redonda, un jeune homme m’a proposé de surveiller ma Fiat Mobi pour 10 reais. J’ai d’abord refusé, puis j’ai vu l’état des autres voitures laissées sans surveillance… 10 reais, c’est le prix de la tranquillité d’esprit.

Ces plages, elles ont cette magie des endroits qu’on découvre par accident et qu’on n’oublie jamais. Mais elles sont aussi fragiles. En trois jours, j’ai vu passer deux groupes d’influenceurs avec leurs drones et leurs équipes photo. Dans cinq ans, est-ce qu’elles seront encore « secrètes » ?

Informations Pratiques – Ce Qu’On Ne Vous Dit Pas

Alors pour y aller, c’est un peu le bordel… Je vais être honnête avec vous. Tous les guides touristiques vous diront que c’est « facile d’accès depuis Fortaleza ». C’est vrai et faux à la fois.

Transport : L’aéroport de Fortaleza-Pinto Martins est votre porte d’entrée. De là, vous avez trois options. Location de voiture (ce que j’ai fait) : comptez 150-200 reais par jour pour une voiture correcte. Les routes sont plutôt bonnes, mais attention aux nids-de-poule sur les axes secondaires. Bus : il existe des liaisons directes Fortaleza-Beberibe (entreprise Guanabara), 25 reais le trajet, 2h30 de route. Confortable mais pas très fréquent. Transfert privé : 300-400 reais, mais vous êtes tranquille.

Mon conseil ? Si vous restez plus de trois jours, prenez la voiture. Ça vous donne une liberté totale pour explorer les plages isolées.

Hébergement : J’ai testé trois types d’hébergement, avec des résultats… variables. Première nuit : Pousada Vila do Mar à Beberibe. Propre, bien situé, petit-déjeuner correct. 80 reais la nuit en chambre double. Rien d’exceptionnel mais ça fait le boulot. Deuxième expérience : une pousada « authentique » recommandée sur TripAdvisor. 60 reais la nuit, mais l’eau chaude était hypothétique et les murs en papier mâché. J’ai entendu les ronflements de mon voisin toute la nuit. Catastrophe : l’auberge de jeunesse de Canoa Quebrada où j’ai « oublié » ma réservation. Heureusement que j’ai fini dans le hamac !

Budget réaliste : Mes calculs initiaux étaient complètement à côté de la plaque. J’avais prévu 100 reais par jour, j’ai fini à 180 reais en moyenne. Voici le détail : hébergement (60-100 reais/nuit), nourriture (40-60 reais/jour), transport local (30-50 reais/jour), excursions (100-200 reais selon l’activité). Les erreurs de calcul ? J’avais sous-estimé le coût des boissons (une bière sur la plage coûte 8-10 reais, soit le double du prix en ville) et surestimé ma capacité à négocier les prix touristiques.

Que emporter : Liste basée sur mes oublis… Crème solaire indice 50 minimum (j’ai grillé dès le premier jour avec mon indice 30 habituel). Casquette et lunettes de soleil (obligatoire sur les falaises). Chaussures d’eau ou sandales de marche (pour les rochers des plages isolées). Batterie externe (le signal est parfois faible, votre téléphone se décharge plus vite). Anti-moustique (les soirées peuvent être pénibles sans protection). Sac étanche pour protéger vos affaires lors des excursions en buggy.

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Timing : J’ai choisi de partir en mars, en pleine saison des pluies. Erreur ? Pas forcément. Certes, j’ai eu deux après-midis pluvieux, mais les prix sont 30% moins chers qu’en haute saison (juillet-décembre), il y a moins de monde, et la végétation est plus verte. Les pluies tropicales, c’est impressionnant mais ça ne dure jamais longtemps.

La meilleure période selon les locaux ? Mai-juin et septembre-octobre. Moins de pluie qu’en mars-avril, moins de touristes qu’en haute saison, et des prix encore raisonnables.

Mise à jour temps réel : Un ami vient de m’envoyer un message disant que les prix des excursions en buggy ont augmenté depuis ma visite. Comptez maintenant 180-220 reais pour une excursion complète (contre 150-200 en mars 2025). L’inflation touristique, ça va vite au Brésil.

Beberibe : Plages vierges et falaises colorées
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Nouvelles réglementations : Depuis janvier 2025, l’accès à certaines zones protégées des falaises est limité à 50 personnes par jour. Réservation obligatoire via le site de l’ICMBio. Bonne nouvelle pour la préservation, moins bonne pour la spontanéité.

Réflexions Finales – Pourquoi Beberibe M’a Marqué

Trois semaines après mon retour, je repense encore à cette semaine brésilienne. Pas aux falaises colorées ou aux plages de carte postale – enfin, pas seulement. Ce qui me reste, c’est cette sensation d’avoir touché du doigt quelque chose d’authentique dans un monde de plus en plus formaté.

Beberibe m’a appris quelque chose sur ma façon de voyager. Pendant des années, j’ai couru après les destinations Instagram, les spots à la mode, les expériences « uniques » que tout le monde vivait exactement de la même façon. Là, pour la première fois depuis longtemps, j’ai eu l’impression de découvrir vraiment.

Peut-être parce que j’y suis allé sans attentes précises, juste sur les conseils enthousiastes de Camille. Peut-être parce que j’ai accepté de me perdre, littéralement et figurativement. Ou peut-être parce que j’ai pris le temps de parler avec les gens, de m’asseoir sur un rocher sans rien faire d’autre qu’observer.

Ce voyage m’a aussi confronté à mes contradictions de voyageur moderne. J’ai râlé contre les influenceurs qui « gâchent » les spots secrets, mais j’ai passé ma semaine à prendre des photos pour Instagram. J’ai critiqué le tourisme de masse, mais j’ai contribué à l’économie locale en tant que touriste. J’ai prêché le respect de l’environnement, mais j’ai pris l’avion pour un voyage de plaisir.

Est-ce que j’y retournerais ? Oui, mais pas tout de suite. Beberibe a besoin de temps pour digérer sa popularité naissante. Dans cinq ans, peut-être, pour voir comment la région aura évolué. En espérant qu’elle aura su préserver ce qui fait son charme.

Pour qui ce voyage est-il fait ? Si vous cherchez le confort d’un resort all-inclusive, passez votre chemin. Si vous avez peur de vous aventurer hors des sentiers battus, Beberibe n’est peut-être pas pour vous. Mais si vous êtes prêt à accepter les imprévus, à négocier vos excursions, à dormir dans une pousada sans air conditionné, alors vous vivrez peut-être la même révélation que moi.

Pour qui ce n’est pas fait ? Les familles avec de très jeunes enfants trouveront les accès aux plages isolées compliqués. Les personnes à mobilité réduite auront des difficultés avec les chemins de terre et les rochers. Et si vous ne parlez ni portugais ni anglais, la communication peut être compliquée (même si les Brésiliens sont d’une patience infinie avec les touristes qui font des efforts).

Une dernière chose : en tant que voyageurs, nous avons une responsabilité. Beberibe commence à peine à s’ouvrir au tourisme international. Ce que nous en ferons dans les prochaines années déterminera si cette région restera un joyau préservé ou deviendra une destination saccagée par le tourisme de masse.

Alors si vous y allez, allez-y avec respect. Négociez les prix, mais payez ce qui est juste. Prenez vos photos, mais ne piétinez pas les dunes pour le selfie parfait. Partagez vos découvertes, mais préservez aussi un peu de mystère.

Beberibe m’a rappelé pourquoi je voyage : pas pour cocher des cases sur une liste, mais pour ces moments d’émerveillement pur, quand on se retrouve face à quelque chose qu’on n’avait jamais imaginé. Ces moments-là, ils ne se programment pas. Ils arrivent quand on s’y attend le moins, sur un chemin de terre qui ne mène nulle part, ou dans la conversation avec un pêcheur qui vous offre un pastel de camarão.

C’est ça, la vraie magie du voyage. Et Beberibe, pour l’instant, elle l’a encore.

À propos de l’auteur : Pierre se consacre à partager des expériences de voyage réelles, des conseils pratiques et des perspectives uniques, espérant aider les lecteurs à planifier des voyages plus détendus et agréables. Contenu original, écrire n’est pas facile, si besoin de réimprimer, veuillez noter la source.

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