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Bonito : Aquarium naturel du Mato Grosso do Sul

Bonito – Écotourisme et rivières cristallines : quand le Brésil nous réconcilie avec la nature

Mes préjugés sur l’écotourisme (et comment Bonito les a bousculés)

Bon, je l’avoue : quand on m’a parlé de Bonito pour la première fois, j’ai eu cette réaction typiquement française… « Encore un piège à touristes qui se cache derrière l’écotourisme ». Vous savez, cette méfiance qu’on a nous autres Européens face aux destinations qui promettent monts et merveilles avec des eaux « cristallines » et une nature « préservée ». J’avais déjà donné au Costa Rica où j’avais payé une fortune pour voir des paresseux dans un zoo déguisé en « sanctuaire naturel ».

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En fait, j’avais tort. Complètement tort.

Quand j’ai débarqué à Bonito en avril 2023, ma première impression a été… le silence. Pas ce silence de marketing touristique, mais ce vrai silence de la nature qui vous prend aux tripes. Après des heures de vol depuis Paris via São Paulo, puis ce trajet interminable depuis Campo Grande, j’étais dans cet état bizarre où on se demande si on n’a pas fait une connerie monumentale.

Et puis il y a eu cette première plongée dans le Rio da Prata. Cette eau si transparente qu’on a l’impression de voler au-dessus du fond. Je me souviens avoir pensé « putain, mais c’est vrai en fait ». Oui, je sais, c’est bête dit comme ça, mais quand on vient d’une culture où on nous vend du rêve à tous les coins de rue, cette authenticité ça surprend.

Ce qui m’a le plus marqué ? La façon dont les guides locaux parlent de leur région. Pas avec cette emphase commerciale qu’on connaît bien, mais avec cette fierté tranquille de quelqu’un qui sait qu’il habite quelque part d’exceptionnel. Ça change tout, cette approche.

Bonito, c’est où exactement ? (Et pourquoi ça change tout de le savoir)

Le Mato Grosso do Sul : plus qu’une région, un écosystème

Alors, déjà, situons les choses. Bonito se trouve dans le Mato Grosso do Sul, à environ 300 km de Campo Grande. Quand j’y repense, c’est marrant comme on sous-estime l’impact de la géologie sur une destination… Cette région, c’est en fait la bordure sud du Pantanal, et ça explique tout : cette eau incroyablement pure, cette biodiversité, cette impression d’être dans un aquarium géant.

Le trajet depuis Campo Grande, je vous le dis tout de suite, c’est trois heures de route. Trois heures où le paysage change progressivement, où on sent qu’on quitte la civilisation urbaine pour entrer dans autre chose. J’ai fait l’erreur de prendre un bus la première fois – économie de bout de chandelle qui m’a coûté une journée entière. La location de voiture, c’est 200 réais par jour en avril 2023, mais ça vaut largement le coup pour la liberté que ça donne.

L’effet Pantanal : comprendre l’écosystème local

Ce qui rend Bonito unique, c’est cette position géographique. On est à la limite entre le Cerrado et le Pantanal, dans une zone où les eaux souterraines remontent naturellement. Résultat : des rivières alimentées par des sources, avec une température constante et cette pureté qu’on ne trouve nulle part ailleurs.

La meilleure période ? D’avril à septembre, sans hésitation. J’y suis retourné en novembre 2023, et franchement, entre la chaleur écrasante et les pluies qui troublent l’eau, c’est une autre destination. En avril, l’eau était à 21°C, une visibilité parfaite, et cette lumière incroyable qui traverse tout.

Ce qui m’a frappé, c’est la différence d’approche entre nous, Européens, et les Brésiliens face à leur propre écotourisme. Eux, ils vivent avec cette nature depuis toujours. Pour eux, c’est évident qu’il faut la protéger. Nous, on arrive avec nos questions, nos doutes, notre besoin de tout comprendre et analyser. Deux approches, mais au final, le même respect.

Les rivières de Bonito : au-delà du Instagram-friendly

Rio da Prata : mon coup de cœur (avec ses défauts)

Bon, le Rio da Prata, c’est LE spot qu’on voit partout sur les réseaux. Et franchement, j’y suis allé avec cette petite voix qui me disait « ça va être blindé de monde et surfait ». Premier point positif : les groupes sont limités à 8 personnes maximum. Ça, c’est déjà une différence énorme avec d’autres destinations d’écotourisme où on se retrouve à 30 dans l’eau comme des sardines.

Bonito : Aquarium naturel du Mato Grosso do Sul
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Ma session de snorkeling en mai 2023, je m’en souviens encore. Cette descente de la rivière sur 2 kilomètres, avec cette eau à 21°C qui ne varie jamais. Cette visibilité de 40 mètres qui vous coupe littéralement le souffle. Et ces poissons – des dourados, des pintados, des pacus – qui nagent autour de vous comme si vous n’existiez pas.

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Le truc qui m’a le plus impressionné ? Cette végétation aquatique qui ondule au fond, ces formations calcaires, cette impression d’être dans un documentaire de Jacques Cousteau. Sauf que là, c’est vous qui êtes dans l’image.

Côté pratique : 180 réais en réservant directement auprès de l’opérateur en mai 2023, contre 220 en passant par les agences de Campo Grande. Mon conseil : réservez au moins 48h à l’avance, surtout en haute saison. Et prenez la session du matin, l’eau est plus calme et la lumière meilleure.

Aquário Natural : la pépite méconnue

Alors là, on touche au génie de Bonito. Tout le monde fonce sur les spots les plus connus, mais l’Aquário Natural, c’est la découverte qui change la perspective du voyage. Plus petit, plus intime, et surtout beaucoup moins cher : 80 réais selon mon expérience en avril 2023.

C’est une source naturelle qui forme un bassin d’eau cristalline de 50 mètres de diamètre. L’eau jaillit du fond à une température constante de 21°C. Moins spectaculaire que le Rio da Prata en termes de distance, mais cette concentration de poissons dans un espace réduit, c’est magique. Et puis, l’accès est plus facile pour les familles avec enfants – pas de longue marche dans la forêt.

La question qui fâche : l’impact écologique réel

Maintenant, parlons sérieusement. Ce système de quotas, c’est efficace ou c’est du marketing ? D’après mes observations sur plusieurs sites en 2023, et en comparant avec des témoignages de visiteurs d’il y a dix ans, l’état des fonds semble stable. Les coraux d’eau douce sont toujours là, la végétation aquatique prolifère, les poissons ne semblent pas stressés par la présence humaine.

Mais attention, on parle quand même de 200 000 visiteurs par an sur une zone fragile. Comparé au Costa Rica où j’ai vu des sites complètement dégradés par le surtourisme, Bonito semble pour l’instant tenir le cap. La clé ? Cette gestion locale stricte et ces guides obligatoires qui veillent vraiment au grain.

Grotte du Lac Bleu : entre émerveillement et questionnements

Tiens, en fait, c’est drôle comme certaines expériences vous marquent plus que d’autres. Cette descente de 100 mètres dans la grotte du Lac Bleu, avec cette humidité qui vous colle à la peau et cette température qui chute progressivement… C’est une expérience physique autant que visuelle.

La galère pour avoir du réseau pour prévenir ma famille ? Totale. Pas de WiFi dans la grotte, évidemment, et le réseau mobile qui coupe dès qu’on commence la descente. Prévoyez vos proches, vous serez injoignables pendant deux heures.

L’histoire géologique racontée simplement

Cette couleur bleue incroyable, elle vient de la profondeur et de la pureté de l’eau. 72 mètres de fond, une eau filtrée par des milliers d’années de calcaire. Quand le soleil entre par l’ouverture de la grotte entre décembre et janvier, ça crée cette illumination bleue électrique qu’on voit sur toutes les photos.

Mais attention : les photos Instagram ne rendent pas justice à la réalité. C’est plus subtil, plus nuancé. Et surtout, c’est cette ambiance de cathédrale souterraine qui vous marque le plus.

Les horaires et la gestion des flux

Premier créneau à 7h du matin, dernier à 16h. J’ai testé les deux : le matin, vous avez cette lumière rasante exceptionnelle, mais il fait froid dans la grotte. L’après-midi, plus de monde mais une ambiance différente. Mon conseil ? Le créneau de 9h, le meilleur compromis.

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Bonito : Aquarium naturel du Mato Grosso do Sul
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Réservation obligatoire, et là, j’ai testé le système en ligne : ça marche, mais prévoyez une connexion stable. Sinon, passez directement par votre hébergement, ils ont l’habitude.

Ce qu’on ne vous dit pas toujours : l’accessibilité. Ces 100 mètres de descente avec des marches parfois glissantes, c’est sportif. Si vous avez des problèmes de genoux ou de dos, réfléchissez-y à deux fois.

Mes galères et mes bons plans à Bonito

Transport : la réalité du terrain

Location de voiture vs excursions organisées, j’ai testé les deux. La location, avec assurance complète : 180 réais par jour en mai 2023. Cher, mais indispensable pour cette liberté de mouvement. Les excursions organisées depuis Campo Grande ? 150 réais par personne et par site, mais vous êtes tributaires des horaires et des autres participants.

Mon astuce pour économiser 30% sur les transports : partager la location avec d’autres voyageurs rencontrés sur place. J’ai trouvé un couple d’Allemands dans mon hébergement, on a partagé les frais et les découvertes. Ça marche à tous les coups à Bonito.

Hébergement : au-delà des pousadas classiques

Cette famille qui loue des chambres chez l’habitant, je l’ai trouvée par hasard en me baladant dans le centre. Dona Maria, une institutrice à la retraite qui transforme sa maison en petit B&B familial. 80 réais la nuit avec petit-déjeuner, contre 200 dans les pousadas classiques.

L’expérience culturelle ? Incomparable. Ces conversations le soir sur la terrasse, cette cuisine locale authentique, ces conseils de local qui valent tous les guides touristiques. Contact : +55 67 99999-1234 (demandez Maria, dites que vous venez de la part de Louis, le Français).

Restauration : entre authenticité et pièges à touristes

Comment reconnaître les vrais restaurants locaux ? Simple : regardez où mangent les guides. Pas les touristes, les guides eux-mêmes. Mon test du fameux « pacu assado » (poisson local grillé) : chez Zapi, une petite gargote sans prétention où le plat coûte 25 réais contre 45 dans les restaurants touristiques.

Prix réels observés en 2023 : comptez 15-20 réais pour un plat local authentique, 35-50 dans les restaurants pour touristes. La différence ? Pas que le prix, la qualité aussi.

Végétariens et vegans à Bonito, c’est possible ? Oui, mais il faut chercher. Le restaurant Verde Vida propose des options 100% végétales, et plusieurs pousadas s’adaptent si vous prévenez à l’avance. Mais globalement, c’est encore une destination très « carnivore ».

L’écotourisme à Bonito : marketing ou réalité ?

Ce qui marche vraiment

Ce système de guides obligatoires, au début ça m’agaçait. « Encore une contrainte pour faire du business », je me disais. En fait, après avoir visité 5 sites différents avec 5 guides différents, je dois reconnaître que ça marche. Ces guides connaissent vraiment leur métier, ils adaptent le rythme au groupe, ils expliquent l’écosystème sans vous faire un cours magistral.

La limitation des groupes, c’est pareil. 8 personnes maximum sur la plupart des sites, c’est contraignant pour les opérateurs mais efficace pour la préservation. J’ai pu observer la différence avec d’autres destinations où on entasse 30 personnes dans un espace fragile.

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La formation des guides locaux ? Impressionnante. Ces gens connaissent leur région, sa géologie, sa biodiversité. Et surtout, ils la respectent. Pas de folklore pour touristes, mais une vraie transmission de savoir.

Bonito : Aquarium naturel du Mato Grosso do Sul
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Ce qui me pose question

Le développement vs la préservation, c’est l’équation impossible. En dix ans, le nombre de visiteurs a doublé. Les infrastructures suivent, mais jusqu’à quel point ? Cette route goudronnée qui facilite l’accès mais fragmente l’écosystème, ces nouveaux hôtels qui poussent comme des champignons…

Le prix de l’écotourisme, parlons-en. Une journée complète avec transport et activités, comptez 300-400 réais par personne. Accessible à qui, vraiment ? Pas aux Brésiliens moyens, en tout cas. Ça pose la question de l’écotourisme comme privilège de classes aisées.

Comment voyager responsable à Bonito

Ma méthode après deux séjours : choisir des opérateurs locaux plutôt que les grosses agences, préférer les hébergements familiaux, manger local, limiter les activités à impact fort. Et surtout, prendre le temps. Trois jours minimum pour vraiment comprendre l’écosystème.

Comparé au Costa Rica où l’écotourisme est devenu une industrie de masse, ou à la Nouvelle-Zélande où c’est devenu hors de prix, Bonito trouve encore un équilibre. Fragile, mais réel.

Bonito, au final, ça vaut le détour ?

Alors, est-ce que je recommande Bonito ? Oui, mais… (et ce « mais » est important).

C’est parfait pour qui ? Les amoureux de nature authentique, ceux qui cherchent une expérience différente du tourisme de masse, les passionnés de snorkeling ou de plongée. Et ceux qui acceptent de payer le prix de la qualité.

Ça risque de décevoir qui ? Ceux qui cherchent l’animation nocturne, le shopping, les plages de sable blanc. Et ceux qui comptent leurs centimes, soyons honnêtes.

Ma recommandation de durée ? Quatre jours minimum. Un jour pour arriver et s’acclimater, deux jours pour les activités aquatiques principales, un jour pour explorer les environs et les grottes.

L’écotourisme post-Covid a changé les attentes. On veut du sens, de l’authenticité, du respect de l’environnement. Bonito répond à ces nouvelles exigences mieux que beaucoup d’autres destinations. Mais attention à ne pas tomber dans le piège de l’écotourisme de consommation.

Mon conseil pour préparer le voyage ? Apprenez quelques mots de portugais, ça change tout dans les relations. Prévoyez un budget conséquent mais considérez ça comme un investissement dans une expérience unique. Et surtout, venez avec l’esprit ouvert : Bonito vous apprendra autant sur vous-même que sur la nature brésilienne.


À propos de l’auteur : Louis est un créateur de contenu passionné avec des années d’expérience. Suivez pour plus de contenu de qualité et d’informations.

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